6.8.03
Off the record: Kelly II
Après le Dr David Kelly, c'est Tom Kelly, l'un des deux porte-paroles de Blair, qui a cru pouvoir impunément parler off the record à un journaliste... qui s'est empressé de trahir son anonymat en violation de tous les usages, comme le révèle le Daily Telegraph (la lecture est gratuite, mais il faut s'enregistrer). Je ne suis pas encore suffisamment familier de la culture anglo-saxonne pour apprécier l'injure que représente la comparaison du scientifique qui s'est donné la mort avec Walter Mitty, personnage de fiction caractérisé par sa mythomanie, mais je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine sympathie pour l'homme qui s'est fait piéger.
Il y aura certainement bien des occasions de revenir sur le scandale de la campagne menée par le journaliste Andrew Gilligan et la BBC contre l'intervention internationale en Irak, notamment avec l'enquête publique que conduit un juge, Lord Hutton, sur les circonstances qui ont conduit à la mort de celui que Gilligan présente comme la source de son scoop sur la soi-disant manipulation du dossier émanant des services spéciaux sur la menace que représentait le régime irakien. Mais il est inévitable que cela éclabousse également le Dr Kelly: par exemple il a déclaré à une commission parlementaire "ne pas se souvenir" d'avoir également parlé à un autre journaliste de la BBC... Il est bien sûr maladroit pour le porte-parole de Blair d'être celui qui attire l'attention sur ces questions, mais c'est le même Telegraph, dans un éditorial et dans un article de Matthew d'Ancona, tous deux du 27 juillet, qui a publié la mise en cause la plus ferme de celui que sa mort devait rendre intouchable. Un suicide intervenu, je ne l'ai vu relevé nulle part, le jour même où, de manière inattendue, Gilligan était appelé à témoigner une seconde fois devant la commission parlementaire.
Il est donc inévitable que les raisons qui ont pu amener le scientifique à se prêter aux questions du journaliste soient l'un des éléments de l'enquête, et Tom Kelly n'a apparemment rien dit d'autre. Personnellement, j'aurais plutôt invoqué le Le Carré de la grande époque pour comprendre et décrire la psychologie des deux personnages, Gilligan et le Dr Kelly...
Il y aura certainement bien des occasions de revenir sur le scandale de la campagne menée par le journaliste Andrew Gilligan et la BBC contre l'intervention internationale en Irak, notamment avec l'enquête publique que conduit un juge, Lord Hutton, sur les circonstances qui ont conduit à la mort de celui que Gilligan présente comme la source de son scoop sur la soi-disant manipulation du dossier émanant des services spéciaux sur la menace que représentait le régime irakien. Mais il est inévitable que cela éclabousse également le Dr Kelly: par exemple il a déclaré à une commission parlementaire "ne pas se souvenir" d'avoir également parlé à un autre journaliste de la BBC... Il est bien sûr maladroit pour le porte-parole de Blair d'être celui qui attire l'attention sur ces questions, mais c'est le même Telegraph, dans un éditorial et dans un article de Matthew d'Ancona, tous deux du 27 juillet, qui a publié la mise en cause la plus ferme de celui que sa mort devait rendre intouchable. Un suicide intervenu, je ne l'ai vu relevé nulle part, le jour même où, de manière inattendue, Gilligan était appelé à témoigner une seconde fois devant la commission parlementaire.
Il est donc inévitable que les raisons qui ont pu amener le scientifique à se prêter aux questions du journaliste soient l'un des éléments de l'enquête, et Tom Kelly n'a apparemment rien dit d'autre. Personnellement, j'aurais plutôt invoqué le Le Carré de la grande époque pour comprendre et décrire la psychologie des deux personnages, Gilligan et le Dr Kelly...