5.11.03
Encore la judéophobie
Terrifiant sondage européen qui fait d'Israël le premier et des Etats-Unis le quatrième pays représentant une menace pour la paix dans le monde... Même s'il faut faire la part de la bizarrerie de la question et du caractère irréfléchi de la réponse, il s'inscrit dans un contexte bien documenté. Je ne suis pas encore vraiment remis d'une discussion l'an dernier avec une amie très chère, de la génération avant la mienne (qui a donc connu la guerre), grande bourgeoise de la gauche cosmopolite, et qui après le 11 septembre 2001 était indignée de l'admiration satisfaite éprouvée par une autre amie gauchiste; viscéralement pro-palestinienne, elle a soudain lancé: "Et puis il y a trop de Juifs partout!".
Sur cette inexplicable et irrationnelle haine des Juifs, Norman Geras signale un texte de Nathan Chtcharanski. Le nom provoque toujours chez moi un pincement sentimental: de la fin des années 70 au début des années 90, je participais à Genève à un Comité de solidarité socialiste avec les opposants des pays de l'Est (réunissant des sociaux-démocrates, des troskystes et d'autres anticommunistes de gauche), et la libération de ce dissident soviétique a été l'une de nos grandes causes. Depuis il a émigré en Israël, est devenu ministre de Sharon. Son long texte, riche, dense et subtil (en anglais), est en effet éclairant même s'il n'apporte malheureusement pas d'antidote. Et sur la fin il rejoint brièvement une intuition que je voudrais depuis longtemps avoir le talent de développer: l'antiaméricanisme comme forme acceptable de l'antisémitisme (avant que celui-ci paraisse hélas le redevenir!).
Sur cette inexplicable et irrationnelle haine des Juifs, Norman Geras signale un texte de Nathan Chtcharanski. Le nom provoque toujours chez moi un pincement sentimental: de la fin des années 70 au début des années 90, je participais à Genève à un Comité de solidarité socialiste avec les opposants des pays de l'Est (réunissant des sociaux-démocrates, des troskystes et d'autres anticommunistes de gauche), et la libération de ce dissident soviétique a été l'une de nos grandes causes. Depuis il a émigré en Israël, est devenu ministre de Sharon. Son long texte, riche, dense et subtil (en anglais), est en effet éclairant même s'il n'apporte malheureusement pas d'antidote. Et sur la fin il rejoint brièvement une intuition que je voudrais depuis longtemps avoir le talent de développer: l'antiaméricanisme comme forme acceptable de l'antisémitisme (avant que celui-ci paraisse hélas le redevenir!).