12.12.03
Reconstruction en Irak
Je ne sais pas ce que vaut l'argument tiré, si, je comprends bien, de l'égalité de traitement devant l'accès aux marchés publics. Mais le cynisme de la France et de l'Allemagne, relayées par l'Union européenne, pour exiger leur part du Plan Marshall pour l'Irak voté par le Congrès avec l'argent des contribuables américains (et d'eux seuls), est sidérant.
La raison invoquée par les Américains pour limiter le marché aux 63 pays de la Coalition, la sécurité, ne me paraît pourtant pas dénué de fondement: non pas tant que l'on puisse craindre une activité subversive d'entreprises françaises ou allemandes, mais simplement parce que des entreprises extérieures aux pays de la Coalition représenteraient, pour leur protection, un fardeau politico-psychologique dont la Coalition et les nouvelles autorités irakiennes peuvent se passer; on se souvient des accusations à l'égard des Américains qui avaient mal protégé l'ONU à Bagdad, avant d'apprendre que c'est par incompétence et calcul politique que l'ONU avait refusé cette protection.
Mais les Américains auront toujours tort quoi qu'ils fassent. C'est la méthode de Villepin: d'abord on fait tout pour retarder et compliquer la décision; ensuite on refuse néanmoins sa participation; on ne s'abstient pas pour autant de donner des leçons, voire de souffler sur la braise si l'on peut; et on réclame autant de droit que ceux qui ont, concrètement, assuré la destruction d'un régime tyrannique, aux bénéfices du développement et à la reconnaissance générale -- voire sans doute davantage puisque l'on ne s'est pas compromis par l'action...
La raison invoquée par les Américains pour limiter le marché aux 63 pays de la Coalition, la sécurité, ne me paraît pourtant pas dénué de fondement: non pas tant que l'on puisse craindre une activité subversive d'entreprises françaises ou allemandes, mais simplement parce que des entreprises extérieures aux pays de la Coalition représenteraient, pour leur protection, un fardeau politico-psychologique dont la Coalition et les nouvelles autorités irakiennes peuvent se passer; on se souvient des accusations à l'égard des Américains qui avaient mal protégé l'ONU à Bagdad, avant d'apprendre que c'est par incompétence et calcul politique que l'ONU avait refusé cette protection.
Mais les Américains auront toujours tort quoi qu'ils fassent. C'est la méthode de Villepin: d'abord on fait tout pour retarder et compliquer la décision; ensuite on refuse néanmoins sa participation; on ne s'abstient pas pour autant de donner des leçons, voire de souffler sur la braise si l'on peut; et on réclame autant de droit que ceux qui ont, concrètement, assuré la destruction d'un régime tyrannique, aux bénéfices du développement et à la reconnaissance générale -- voire sans doute davantage puisque l'on ne s'est pas compromis par l'action...