22.1.04
Du voile au délire
Selon un schéma classique en politique française, le débat sur l'interdiction du voile vire au psychodrame surréaliste (cf. les manifs éplorées des abstentionnistes du 21 avril lorsque Le Pen s'est retrouvé face à Chirac au deuxième tour).
Il faut le New York Times pour découvrir qu'il y a en France quelques milliers de Sikhs enturbannés (mâles, et ça n'a pas l'air d'être un signe d'oppression ou d'agression). L'info revient aux Français via l'excellente revue hebdomadaire en v.o. du NYT publiée avec Le Monde du week-end. Pathétiques réponses courroucées des responsables du dossier, qui l'ignoraient comme vous et moi...
Cela ne ralentit nullement la surenchère. Des voix, particulièrement à gauche, réclament l'extension du religieux au politique de l'interdiction du port de tout signe ostensible (ou est-ce du port ostensible de tout signe?). Ah oui? Interdit de manifester une quelconque émotion collective (qu'elle soit niaise ou trotskyste)? Plus de petite main "Touche pas à mon pote?", peut-être plus de ruban rouge solidarité sida le 1er décembre? Et bien sûr pas question d'introduire en France la Journée du coming out (en Suisse c'est le 10 octobre) où l'on pourrait porter un ruban rose... De Luc Ferry qui fait métier, comme philosophe, de dénoncer l'héritage de Mai 68, passe encore, mais de socialistes!
Ferry déclare par ailleurs: "dès lors que le port de la barbe serait transformé en signe religieux, ça tomberait sous le coup de la loi" (Le Monde). Et on fera quoi quand il en ira, simultanément, de même de l'allure propre sur soi, rasé de frais? Les Mormons, il me semble...
L'idéal laïque et républicain, c'est apparemment la caserne où l'on cherche à briser le conscrit, l'anonymiser, le dépersonnaliser pour en faire un instrument discipliné. L'autre image qui vient à l'esprit c'est évidemment celle du couvent...
Il faut le New York Times pour découvrir qu'il y a en France quelques milliers de Sikhs enturbannés (mâles, et ça n'a pas l'air d'être un signe d'oppression ou d'agression). L'info revient aux Français via l'excellente revue hebdomadaire en v.o. du NYT publiée avec Le Monde du week-end. Pathétiques réponses courroucées des responsables du dossier, qui l'ignoraient comme vous et moi...
Cela ne ralentit nullement la surenchère. Des voix, particulièrement à gauche, réclament l'extension du religieux au politique de l'interdiction du port de tout signe ostensible (ou est-ce du port ostensible de tout signe?). Ah oui? Interdit de manifester une quelconque émotion collective (qu'elle soit niaise ou trotskyste)? Plus de petite main "Touche pas à mon pote?", peut-être plus de ruban rouge solidarité sida le 1er décembre? Et bien sûr pas question d'introduire en France la Journée du coming out (en Suisse c'est le 10 octobre) où l'on pourrait porter un ruban rose... De Luc Ferry qui fait métier, comme philosophe, de dénoncer l'héritage de Mai 68, passe encore, mais de socialistes!
Ferry déclare par ailleurs: "dès lors que le port de la barbe serait transformé en signe religieux, ça tomberait sous le coup de la loi" (Le Monde). Et on fera quoi quand il en ira, simultanément, de même de l'allure propre sur soi, rasé de frais? Les Mormons, il me semble...
L'idéal laïque et républicain, c'est apparemment la caserne où l'on cherche à briser le conscrit, l'anonymiser, le dépersonnaliser pour en faire un instrument discipliné. L'autre image qui vient à l'esprit c'est évidemment celle du couvent...