23.1.04
Université: les top up fees arrivent en Suisse
En Grande-Bretagne le débat fait rage depuis des semaines et devrait trouver une conclusion mardi lors d'un vote de la Chambre des Communes: face aux besoins de ressources supplémentaires des universités, faut-il faire payer davantage les bénéficiaires d'études supérieures, et comment?
Selon un schéma dont les travaillistes australiens ont été les précurseurs, le gouvernement Blair propose d'autoriser les Unis qui le souhaitent à porter à 3000£ par an le coût des études... sans que les étudiants aient à sortir un sou de leur poche (les droits d'inscription actuels seraient même abolis). Le paiement est différé, sans intérêt, et interviendrait seulement une fois que l'universitaire frais émoulu retire le bénéfice sonnant et trébuchant de sa formation, sous la forme d'une modeste taxe additionnelle (et la "dette" est en tout cas éteinte après 25 ans). Le dispositif est complété par des bourses et autres mesures actives pour favoriser l'accès des bacheliers de milieux défavorisés.
La justification de gauche est en béton: pourquoi l'impôt, payé par tous, devrait-il financer encore davantage ce qui profite à des personnes provenant pour la plupart de milieux favorisés et qui, surtout, en retireront un profit financier personnel? Mais au nombre des réflexes de gauche la défense irréfléchie de tout ce qui relève de l'éducation est solidement installée, d'où la révolte d'un certain nombre de députés travaillistes traditionnalistes ou simplement anti-Blair.
Et maintenant le débat arrive en Suisse! Pas vraiment sous les meilleurs auspices en termes de marketing politique, puisqu'il est porté par les milieux patronaux... Le Temps a publié mercredi un grand dossier (mais l'accès aux articles est payant): la palme du poncif revient au recteur de droite humaniste paternaliste de l'Université de Lausanne qui déclare: "On écarterait les personnes de milieux modestes". Et Charles Kleiber, fringant secrétaire d'Etat à la recherche, ex-trotskyste pionnier subtil de la nouvelle gestion publique, part courageusement en campagne et donne une interview au Matin d'aujourd'hui.
En Suisse comme en Grande-Bretagne (où leur leader est le fils de Jack Straw, ministre des affaires étrangères), les étudiants protestent et la classe moyenne pleurniche. C'est compréhensible, et en même temps indécent.
Selon un schéma dont les travaillistes australiens ont été les précurseurs, le gouvernement Blair propose d'autoriser les Unis qui le souhaitent à porter à 3000£ par an le coût des études... sans que les étudiants aient à sortir un sou de leur poche (les droits d'inscription actuels seraient même abolis). Le paiement est différé, sans intérêt, et interviendrait seulement une fois que l'universitaire frais émoulu retire le bénéfice sonnant et trébuchant de sa formation, sous la forme d'une modeste taxe additionnelle (et la "dette" est en tout cas éteinte après 25 ans). Le dispositif est complété par des bourses et autres mesures actives pour favoriser l'accès des bacheliers de milieux défavorisés.
La justification de gauche est en béton: pourquoi l'impôt, payé par tous, devrait-il financer encore davantage ce qui profite à des personnes provenant pour la plupart de milieux favorisés et qui, surtout, en retireront un profit financier personnel? Mais au nombre des réflexes de gauche la défense irréfléchie de tout ce qui relève de l'éducation est solidement installée, d'où la révolte d'un certain nombre de députés travaillistes traditionnalistes ou simplement anti-Blair.
Et maintenant le débat arrive en Suisse! Pas vraiment sous les meilleurs auspices en termes de marketing politique, puisqu'il est porté par les milieux patronaux... Le Temps a publié mercredi un grand dossier (mais l'accès aux articles est payant): la palme du poncif revient au recteur de droite humaniste paternaliste de l'Université de Lausanne qui déclare: "On écarterait les personnes de milieux modestes". Et Charles Kleiber, fringant secrétaire d'Etat à la recherche, ex-trotskyste pionnier subtil de la nouvelle gestion publique, part courageusement en campagne et donne une interview au Matin d'aujourd'hui.
En Suisse comme en Grande-Bretagne (où leur leader est le fils de Jack Straw, ministre des affaires étrangères), les étudiants protestent et la classe moyenne pleurniche. C'est compréhensible, et en même temps indécent.