27.4.04
Immeubles en fête
De passage à Genève, je suis tombé sur une affichette dans une vitrine: le 25 mai prochain, "j'invite mes voisins et voisines à prendre un verre". Et une amie me montre un papillon identique ramené de la crèche.
D'un côté je suis ravi: j'avais publié dans Domaine Public un article pour promouvoir cette initiative originale pour le dernier mardi de mai, dont j'avais pris moi-même connaissance par un article du Monde au lendemain de l'édition 2002. La répétition générale avait eu lieu en 1999 lorsque qu'une bande d'ami-e-s du 17e arrondissement de Paris ont distribué un papillon dans les boîtes aux lettres de leur quartier, en 2000 elle a commencé d'essaimer dans toute la France avec l'appui de l'association des maires et, depuis 2003, elle s'est internationalisée.
Il me reste un brin de déception: l'incapacité de la société civile à se prendre en charge. J'avais espéré par mon article susciter des volontaires, j'avais même donné quelques coups de téléphone et suggéré à un ami y travaillant que le quotidien local pourrait avantageusement se profiler là-dessus... sans succès (j'étais moi-même hors-jeu, n'étant plus vraiment à Genève sans être suffisamment à Londres pour lancer l'opération en anglais). Aujourd'hui c'est l'administration municipale qui se charge de tout après avoir enrégimenté des sponsors... dont le quotidien local. C'est bien sûr un triomphe des nouvelles formes d'action publique: une bonne idée est reprise par l'Etat initiateur, catalyseur, le battement d'aile du papillon contribue à une politique bien comprise d'intégration sociale et culturelle. Mais c'est aussi d'une certaine façon le constat d'un vide, ou d'une asphyxie par activisme étatique. Et si je peux citer ce que j'écrivais en juin 2002:
"Entre les jours fériés religieux ou historiques, les rituels de mouvements sociaux (8 mars, 1er mai, Gay Pride...), les opérations de marketing commerciales, étatiques ou para-publiques (Journée sans tabac, Journée des réfugiés...), Immeubles en fête est peut-être l'unique manifestation du genre émanant strictement de la société civile, et intégralement biodégradable dans l'action locale individuelle."
D'un côté je suis ravi: j'avais publié dans Domaine Public un article pour promouvoir cette initiative originale pour le dernier mardi de mai, dont j'avais pris moi-même connaissance par un article du Monde au lendemain de l'édition 2002. La répétition générale avait eu lieu en 1999 lorsque qu'une bande d'ami-e-s du 17e arrondissement de Paris ont distribué un papillon dans les boîtes aux lettres de leur quartier, en 2000 elle a commencé d'essaimer dans toute la France avec l'appui de l'association des maires et, depuis 2003, elle s'est internationalisée.
Il me reste un brin de déception: l'incapacité de la société civile à se prendre en charge. J'avais espéré par mon article susciter des volontaires, j'avais même donné quelques coups de téléphone et suggéré à un ami y travaillant que le quotidien local pourrait avantageusement se profiler là-dessus... sans succès (j'étais moi-même hors-jeu, n'étant plus vraiment à Genève sans être suffisamment à Londres pour lancer l'opération en anglais). Aujourd'hui c'est l'administration municipale qui se charge de tout après avoir enrégimenté des sponsors... dont le quotidien local. C'est bien sûr un triomphe des nouvelles formes d'action publique: une bonne idée est reprise par l'Etat initiateur, catalyseur, le battement d'aile du papillon contribue à une politique bien comprise d'intégration sociale et culturelle. Mais c'est aussi d'une certaine façon le constat d'un vide, ou d'une asphyxie par activisme étatique. Et si je peux citer ce que j'écrivais en juin 2002:
"Entre les jours fériés religieux ou historiques, les rituels de mouvements sociaux (8 mars, 1er mai, Gay Pride...), les opérations de marketing commerciales, étatiques ou para-publiques (Journée sans tabac, Journée des réfugiés...), Immeubles en fête est peut-être l'unique manifestation du genre émanant strictement de la société civile, et intégralement biodégradable dans l'action locale individuelle."