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16.6.04

Torture, morale et politique

A vrai dire, le titre est trompeur! J'essaie simplement de prendre date par rapport à la sortie prochaine de nouvelles photos et vidéos d'exactions à Abou Ghraib et, en réalité bien plus dommageable, à la confirmation de l'étendue de la compromission envers l'inacceptable au sein des autorités civiles et militaires américaines.

Cela remet-il en cause le bien-fondé de l'intervention? Non. Elle reste juste aussi bien stratégiquement, dans le cadre de la contre-offensive à l'islamofascisme, qu'humanitairement, pour libérer le peuple irakien otage de Saddam. Mais cela la fragilise comme déjà, précédemment, l'attitude déloyale de la France (surtout), et cette fois c'est de l'intérieur qu'est sapée la cause de l'intervention par défaut d'intelligence morale.

Churchill était alcoolique, Clinton obsédé, Bush probablement sans égard pour la dignité humaine (personnellement l'épisode que je trouve le plus révélateur à cet égard est la manière dont, gouverneur du Texas, il a pu chercher à amuser en imitant la supplique d'une condamnée à mort qu'il avait reçue avant de lui refuser sa grâce): cela ne change rien à leur bilan politique.

La guerre est par définition une chose immonde mais le pacifisme défaitiste n'est pas son antidote, plutôt son terreau naturel. En ces temps de 60e anniversaire du débarquement, on nous rappelle utilement qu'il s'est accompagné de milliers de viols parmi les populations libérées (sans parler bien sûr des villes allemandes rasées ou d'Hiroshima et Nagasaki). L'important c'est de ne pas, sous le coup de l'émotion voire même d'une juste indignation, perdre de vue à la fois le contexte d'ensemble et l'objectif final. Les crimes de Saddam ne justifient en rien ceux d'aujourd'hui mais il s'agit quand même de ne pas les oublier.



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