7.6.04
Vers une nouvelle étape du droit international
A chaque grand conflit a correspondu une étape de l'organisation internationale de la construction d'un droit international, qu'il s'agisse du Congrès de Vienne après les guerres napoléoniennes, de la première Convention de Genève (création de la Croix-Rouge) après la guerre de 1870, de la conférence de Versailles après la première guerre mondiale ou des conférences de San Francisco (ONU) et Bretton Woods (Banque Mondiale et FMI) après la seconde. Certaines ont eu des résultats plus heureux que d'autres... Et l'immobilisme de l'ordre international après l'achèvement de la guerre froide (à part la tentative de la Conférence de Madrid) est probablement l'exception qui confirme la règle: on en paie le prix aujourd'hui!
La guerre multiforme lancée par l'islamofascisme appellera inévitablement le monde à en tirer les conséquences après la victoire, qu'il s'agisse de la paralysie dans laquelle s'est trouvée l'ONU (sans parler de sa mauvaise gestion désormais manifeste, d'opérations de maintien de la paix désastreuses en corruption sur une large échelle révélée par le programme Pétrole contre nourriture en Irak) ou de l'inadaptation des Conventions de Genève telles qu'elles ont été revues après la seconde guerre mondiale à la réalité des conflits modernes. Il faut à cet égard savoir dépasser les péripéties: l'éditorial du Wall Street Journal critiquant l'attitude opportuniste et contraire à ses principes du CICR, que j'avais signalé précédemment, est un signal qui n'est pas simplement annulé, comme le croit Le Temps d'aujourd'hui, par une tribune inverse du sénateur John McCain louant le rôle des Conventions de Genève dans la protection des soldats américains. Les deux thèses ne s'excluent nullement.
Non, il faut voir plus haut et plus loin, sans s'effaroucher comme le fait Jakob Kellenberger, le président du CICR: il est le serviteur de Conventions de Genève qui ont évolué et évolueront encore, de la même manière que Kofi Annan est le serviteur de l'ONU et non son maître à penser. Mais c'est une tentation universelle des fonctionnaires d'abord de s'accrocher à l'acquis et ensuite de se croire plus légitimes que les politiques...
Sur le droit humanitaire, le professeur Alan Dershowitz, un juriste de Harvard, n'envoie pas dire ce qu'il pense. Son constat: les dispositions destinées à protéger les civils se retournent désormais contre eux. Ses propositions sont peut-être excessives car en réalité les terroristes ne détournent pas le droit humanitaire, ils le violent -- mais la démonstration est moins frappante que l'émotion naïve des belles âmes lorsque des civils utilisés comme boucliers par des terroristes sont victimes d'opérations militaires légitimes dirigées contre ceux-ci.
La guerre multiforme lancée par l'islamofascisme appellera inévitablement le monde à en tirer les conséquences après la victoire, qu'il s'agisse de la paralysie dans laquelle s'est trouvée l'ONU (sans parler de sa mauvaise gestion désormais manifeste, d'opérations de maintien de la paix désastreuses en corruption sur une large échelle révélée par le programme Pétrole contre nourriture en Irak) ou de l'inadaptation des Conventions de Genève telles qu'elles ont été revues après la seconde guerre mondiale à la réalité des conflits modernes. Il faut à cet égard savoir dépasser les péripéties: l'éditorial du Wall Street Journal critiquant l'attitude opportuniste et contraire à ses principes du CICR, que j'avais signalé précédemment, est un signal qui n'est pas simplement annulé, comme le croit Le Temps d'aujourd'hui, par une tribune inverse du sénateur John McCain louant le rôle des Conventions de Genève dans la protection des soldats américains. Les deux thèses ne s'excluent nullement.
Non, il faut voir plus haut et plus loin, sans s'effaroucher comme le fait Jakob Kellenberger, le président du CICR: il est le serviteur de Conventions de Genève qui ont évolué et évolueront encore, de la même manière que Kofi Annan est le serviteur de l'ONU et non son maître à penser. Mais c'est une tentation universelle des fonctionnaires d'abord de s'accrocher à l'acquis et ensuite de se croire plus légitimes que les politiques...
Sur le droit humanitaire, le professeur Alan Dershowitz, un juriste de Harvard, n'envoie pas dire ce qu'il pense. Son constat: les dispositions destinées à protéger les civils se retournent désormais contre eux. Ses propositions sont peut-être excessives car en réalité les terroristes ne détournent pas le droit humanitaire, ils le violent -- mais la démonstration est moins frappante que l'émotion naïve des belles âmes lorsque des civils utilisés comme boucliers par des terroristes sont victimes d'opérations militaires légitimes dirigées contre ceux-ci.