2.7.04
"Où sont les armes de destruction massive, M. Bobin?"
Parmi les meilleures dissertations françaises de l'examen de maturité (baccalauréat) à Genève, celle d'Alexandre Wullschleger, publiée par Le Temps, commente le texte suivant de l’écrivain français Christian Bobin:
"La vulgarité, on dit aux enfants qu’elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l’incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, aller d’une catastrophe aux chiffres du tiercé, vite glisser sur des tonnes d’argent et d’inintelligence profonde de la vie, de ce qu’est la vie dans sa magie souffrante, vite aller à l’heure suivante et que surtout rien n’arrive, aucune parole juste, aucun étonnement pur."
Ce qui m'a frappé, c'est juste le dernier mot de la phrase suivante (souligné par moi):
"(...) selon [Bobin], la société, de par l’allure effrénée de sa course à la consommation, glisse sur l’essentiel de l’existence, et méconnaît la nature profonde de la vie et sombre dans une totale vulgarité. C’est cette affirmation que nous nous proposons de discuter, afin de déterminer si cette analyse de notre époque est pertinente, ou si elle relève du mensonge."
Comme si tout ce qui nous dérange, avec quoi nous sommes en désaccord, ou même qui serait factuellement faux doit nécessairement relever de la tromperie.
"La vulgarité, on dit aux enfants qu’elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l’incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, aller d’une catastrophe aux chiffres du tiercé, vite glisser sur des tonnes d’argent et d’inintelligence profonde de la vie, de ce qu’est la vie dans sa magie souffrante, vite aller à l’heure suivante et que surtout rien n’arrive, aucune parole juste, aucun étonnement pur."
Ce qui m'a frappé, c'est juste le dernier mot de la phrase suivante (souligné par moi):
"(...) selon [Bobin], la société, de par l’allure effrénée de sa course à la consommation, glisse sur l’essentiel de l’existence, et méconnaît la nature profonde de la vie et sombre dans une totale vulgarité. C’est cette affirmation que nous nous proposons de discuter, afin de déterminer si cette analyse de notre époque est pertinente, ou si elle relève du mensonge."
Comme si tout ce qui nous dérange, avec quoi nous sommes en désaccord, ou même qui serait factuellement faux doit nécessairement relever de la tromperie.