3.9.04
Entre les lignes
C'est un truisme de se plaindre de la difficulté croissante à distinguer la gauche de la droite, à travers deux phénomènes: le rapprochement au centre (depuis 1988, les élections présidentielles françaises sont des confrontations de styles, d'accents, de personnalités -- c'est d'ailleurs ce qui a induit les défections dans l'électorat de Jospin au premier tour de 2002 -- pas un "choix de société" comme on disait en 1981 ou en 1974) et l'accélération de ces chassés-croisés idéologiques qui voient des valeurs ou des propositions passer d'une perception à l'autre. L'élection américaine confirme cette impression par delà la surenchère outrancière que les deux camps développent, précisément afin de permettre à leurs partisans de s'identifier à ce qu'il est souvent difficile de distinguer de la position de l'adversaire.
On a coutume de dire que Clinton et les Nouveaux Démocrates, Blair et le New Labour doivent leur succès au fait d'avoir accepté nombre d'acquis du thatchérisme, en particulier l'importance de permettre des choix individuels et la rigueur en matière de finances publiques.
Comme Andrew Sullivan ou d'autres, à droite, l'ont souvent dénoncé, Bush est de la même manière le représentant d'un conservatisme atypique (mais peut-être, comme Clinton et Blair par rapport à la gauche traditionnelle, plus en phase avec la société d'aujourd'hui): sous son règne l'Etat, loin d'être modeste et économe, se mêle de tout et dépense sans compter. Son discours d'acceptation de l'investiture républicaine contient même ce que je considère comme un joyau de progressisme moderne, faisant de l'Etat l'instrument indispensable d'une action collective pour permettre aux individus de maîtriser, et de partager, ensemble ce qui les dépasse:
On a coutume de dire que Clinton et les Nouveaux Démocrates, Blair et le New Labour doivent leur succès au fait d'avoir accepté nombre d'acquis du thatchérisme, en particulier l'importance de permettre des choix individuels et la rigueur en matière de finances publiques.
Comme Andrew Sullivan ou d'autres, à droite, l'ont souvent dénoncé, Bush est de la même manière le représentant d'un conservatisme atypique (mais peut-être, comme Clinton et Blair par rapport à la gauche traditionnelle, plus en phase avec la société d'aujourd'hui): sous son règne l'Etat, loin d'être modeste et économe, se mêle de tout et dépense sans compter. Son discours d'acceptation de l'investiture républicaine contient même ce que je considère comme un joyau de progressisme moderne, faisant de l'Etat l'instrument indispensable d'une action collective pour permettre aux individus de maîtriser, et de partager, ensemble ce qui les dépasse:
The times in which we work and live are changing dramatically. The workers of our parents' generation typically had one job, one skill, one career, often with one company that provided health care and a pension. And most of those workers were men.
Today, workers change jobs, even careers, many times during their lives. And in one of the most dramatic shifts our society has seen, two-thirds of all moms also work outside the home.
This changed world can be a time of great opportunity for all Americans to earn a better living, support your family, and have a rewarding career. And government must take your side. Many of our most fundamental systems -- the tax code, health coverage, pension plans, worker training -- were created for the world of yesterday, not tomorrow. We will transform these systems so that all citizens are equipped, prepared, and thus truly free to make your own choices and pursue your own dreams.