31.10.04
L'armée en débat
Grandeur et servitude de la démocratie directe, l'armée est en Suisse un objet de débat politique (presque) comme un autre: dans les années récentes, l'introduction d'un service civil comme alternative à la conscription générale, sa suppression pure et simple, certains de ses programmes d'armement ou son adaptation à la nouvelle donne stratégique ont successivement fait l'objet de scrutins populaires, imposés dès lors que 50'000 ou 100'000 citoyens le requièrent.
Le corollaire de cette situation, facilité par le fait que l'armée de milice, même si elle rétrécit, fait de nombreux citoyens (au moins mâles) des "experts" en puissance, c'est qu'elle n'est pas non plus la Grande Muette qu'elle est ailleurs: soumise au pouvoir civil, bien sûr, ceux qui l'animent n'en perdent cependant pas pour autant leur conscience civique.
C'est sans doute ainsi qu'il faut comprendre le dernier texte de Ludovic Monnerat, souvent cité ici: lieutenant colonel rattaché à l'état-major général, fonctionnaire à temps partiel au département de la défense, de la protection de la population et du sport (au sein de l'état-major de conduite de l'armée), et sur son temps libre animateur d'un remarquable site d'information militaire combinant presque trop habilement engagement personnel et activité professionnelle, il se paie le luxe de dénoncer en termes vigoureux la position du parti de son chef de département, l'UDC Samuel Schmid; il est vrai que, selon une figure qui n'est pas rare en Suisse, le parti gouvernemental le plus à droite n'hésite pas à camper dans l'opposition comme c'est souvent le cas, à gauche, pour le PS.
Le corollaire de cette situation, facilité par le fait que l'armée de milice, même si elle rétrécit, fait de nombreux citoyens (au moins mâles) des "experts" en puissance, c'est qu'elle n'est pas non plus la Grande Muette qu'elle est ailleurs: soumise au pouvoir civil, bien sûr, ceux qui l'animent n'en perdent cependant pas pour autant leur conscience civique.
C'est sans doute ainsi qu'il faut comprendre le dernier texte de Ludovic Monnerat, souvent cité ici: lieutenant colonel rattaché à l'état-major général, fonctionnaire à temps partiel au département de la défense, de la protection de la population et du sport (au sein de l'état-major de conduite de l'armée), et sur son temps libre animateur d'un remarquable site d'information militaire combinant presque trop habilement engagement personnel et activité professionnelle, il se paie le luxe de dénoncer en termes vigoureux la position du parti de son chef de département, l'UDC Samuel Schmid; il est vrai que, selon une figure qui n'est pas rare en Suisse, le parti gouvernemental le plus à droite n'hésite pas à camper dans l'opposition comme c'est souvent le cas, à gauche, pour le PS.