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29.11.04

Après eBay, Pierre Omidyar révolutionne le charity business

Le web (ou plus généralement le Net) a déjà révolutionné l'économie (en automatisant et court-circuitant nombre d'intermédiaires, en permettant des valeurs ajoutées nouvelles, comme l'illustrent des plate-formes comme eBay et des entreprises comme easyJet ou Amazon) et la politique (au travers de l'auto-organisation, via des plate-formes comme Meetup ou la mise en place de sites véritablement interactifs comme on les a vus à l'oeuvre dans la campagne présidentielle américaine ou dans le mouvement altermondialiste, et de l'auto-expression, via les blogs, sans oublier la première étape décisive que fut l'avènement du courrier électronique et des listes de discussion, suivies par les groupes basés sur le web avec des outils comme Yahoo ou MSN).

Mais la vie ne se résume pas à cette grande division entre l'économie et la politique, ou le marché et la démocratie, ou l'entreprise et l'Etat. On oublie souvent le troisième larron: le secteur associatif, l'économie sociale, le secteur communautaire, le tiers secteur, le secteur non lucratif (la difficulté de le nommer et d'en fixer précisément les contours est une de ses caractéristiques). On y trouve des groupes fondés aussi bien sur l'entraide (l'échange) que sur le don (purement caritatif) que sur des prestations économiques (mais à but idéal, par exemple écologique, tout profit étant réutilisé dans le même but et non distribué), de l'échelle individuelle non structurée à la multinationale (qu'on pense aux grandes organisations humanitaires telles qu'Oxfam ou écologiques comme le WWF).

Eh bien le tiers secteur est lui aussi à la veille de sa révolution digitale. Non seulement par la mise en place de plate-formes nouvelles, telles que Spirit of America (qui met en contact directement des projets d'aide humanitaire ou de coopération au développement avec des donateurs) mais par l'action de personnes telles que Pierre et Pam Omidyar qui, fortune faite après avoir créé eBay, se consacrent désormais à plein temps à la philanthropie. Selon une tradition tout à l'honneur de l'aile idéaliste du capitalisme, qu'illustre également un Bill Gates, ils destinent la plus grande partie de leur fortune au financement de bonnes causes; l'innovation, c'est qu'ils paraissent décidés à changer aussi le processus d'attribution pour s'en remettre aux destinataires, aux acteurs eux-mêmes, en créant les outils nouveaux nécessaires pour cela.

Vous trouvez tout cela un peu nébuleux? On n'en est qu'au tout début. Pour moi, comme militant politique et associatif à l'occasion actif sur le front des droits de l'homme, du développement ou de l'écologie, la problématique est ancienne: j'avais écrit un article sur la manière dont le Net pouvait transformer l'activitité associative en 1998 déjà, le caractère fictif de la frontière entre ce qui est lucratif et non lucratif dans l'activité à but idéal est un de mes dadas. Mais je n'ai découvert Omidyar que le week-end dernier, au travers de ce billet de Jeff Jarvis qui m'a amené à cet article dans Business Week ainsi qu'à cette interview de Pierre Omidyar (dont les ambiguïtés ne m'échappent pas: est-il vraiment logique de fuir un endroit au motif qu'il est trop cher pour que les fonctionnaires qui assurent le service public y vivent, pour se retrouver dans une de ces gated communities coupées du monde extérieur?), puis à sa fondation et surtout au premier résultat de ces efforts: la communauté virtuelle Omidyar.net. Je viens d'adhérer, reste à voir si je peux encore dégager le temps nécessaire pour m'y impliquer, et si j'ai quelque chose à y apporter et à en tirer...



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