14.7.04
Et une nouvelle baudruche qui se dégonfle
Je ne sais pas si le caractère critique à certains égards du rapport de la commission Butler sur les renseignements provenant des services secrets et l'usage qui en a été fait avant l'intervention en Irak (l'essentiel en bref; texte intégral [fichier PDF]), comparé à celui du juge Hutton sur les circonstances ayant entouré la mort du Dr David Kelly, fera mieux accepter ses conclusions: comme le rapport parlementaire américain de la semaine dernière, elles confirment qu'il n'y a eu ni manipulation, ni mensonge, contrairement à ce que voudraient faire croire les adversaires de l'intervention, y compris Le Monde ou Le Temps...
Mais je trouve fascinante cette recherche pusillanime de la "faute" du côté gouvernemental, pour ne pas avoir à discuter du fond: le bien-fondé politique de l'action de Blair et Bush (et donc la faute morale du soutien à Saddam...). Alors que, comme je l'ai lu je ne sais plus où, l'existence concrète d'armes de destruction massive n'est en réalité un élément décisif ni pour un camp ni pour l'autre: pour les partisans de l'intervention, il y avait bien d'autres raisons (ne pas laisser devenir lettre morte la résolution 1441, ne pas rester inerte en attendant la prochaine attaque d'Al-Quaida mais contre-attaquer au fondamentalisme islamiste en illustrant la voie du développement démocratique au coeur du Moyen-Orient etc.); quant à Chirac, Schröder ou Putin, ils s'opposaient à l'intervention ("pas comme ça") quand bien même ils étaient persuadés que l'Irak détenait de telles armes!
Complément de 23h: Le discours de Tony Blair cet après-midi à la Chambre des Communes.
Guillaume Barry me demande, dubitatif, s'il y a vraiment dans le rapport Butler de quoi faire changer d'avis des adversaires (ou simplement convaincre des indécis s'il en existe); sans doute pas, en revanche il faut se représenter la curée qui n'aurait pas manqué si le rapport Butler avait fourni le moindre élément dans ce sens!
Mais je trouve fascinante cette recherche pusillanime de la "faute" du côté gouvernemental, pour ne pas avoir à discuter du fond: le bien-fondé politique de l'action de Blair et Bush (et donc la faute morale du soutien à Saddam...). Alors que, comme je l'ai lu je ne sais plus où, l'existence concrète d'armes de destruction massive n'est en réalité un élément décisif ni pour un camp ni pour l'autre: pour les partisans de l'intervention, il y avait bien d'autres raisons (ne pas laisser devenir lettre morte la résolution 1441, ne pas rester inerte en attendant la prochaine attaque d'Al-Quaida mais contre-attaquer au fondamentalisme islamiste en illustrant la voie du développement démocratique au coeur du Moyen-Orient etc.); quant à Chirac, Schröder ou Putin, ils s'opposaient à l'intervention ("pas comme ça") quand bien même ils étaient persuadés que l'Irak détenait de telles armes!
Complément de 23h: Le discours de Tony Blair cet après-midi à la Chambre des Communes.
Guillaume Barry me demande, dubitatif, s'il y a vraiment dans le rapport Butler de quoi faire changer d'avis des adversaires (ou simplement convaincre des indécis s'il en existe); sans doute pas, en revanche il faut se représenter la curée qui n'aurait pas manqué si le rapport Butler avait fourni le moindre élément dans ce sens!