11.8.04
"Dans la peau d'un vieux"
Je regarde fort peu la télévision, même si je suis convaincu qu'il y passe toute sorte de choses passionnantes. Et j'en ai eu la confirmation hier soir sur BBC2, mon quotidien ayant signalé la première partie de Trading Ages.
Adolescent, j'avais été très impressionné par la lecture d'un livre déjà ancien à l'époque, il remonte à 1959, Dans la peau d'un Noir (toujours disponible en poche), récit de l'immersion totale du journaliste blanc James Griffin du côté des victimes de la discrimination raciale dans le sud des Etats-Unis. Le propos de Trading Ages (échange de génération) est similaire, avec l'impact de la télévision en plus et, de surcroît, le meilleur de ce que peut donner la télé réalité: ce n'est pas un journaliste en mission que les moyens les plus avancés en matière de maquillage et de prothèses transforment en vieux, mais un jeune homme comme les autres.
Et à vrai dire Nick, le fil conducteur de la première partie, est une cas sociologique à lui tout seul: c'est un glandeur épanoui de 33 ans dont le beau sourire témoigne des bienfaits de la prospérité et de l'Etat providence. Vivant chez ses deux parents toujours mariés, il travaille à temps partiel dans un pub, ayant simplement décidé de prendre la vie du bon côté plutôt que d'aller à l'Uni etc. Avec la complicité de la grand-mère dont il est le petit-fils préféré, il découvre pendant un mois ce qu'est la vie des vieux entre eux (et c'est un peu là le problème), de centre de jour en virée dans une station balnéaire, de tombola en soirée récréative -- ou en vacances actives à apprendre le flamenco à Grenade. Avec lui, on se demande quelle est la part de la résignation morose, ou au contraire de la sagesse bienveillante, dans l'apparente joie de vivre des intéressés; on expérimente les pièges et tracas de la vie quotidienne, la cruauté des regards transparents lorsque le Nick septuagénaire fréquente les lieux dans lesquels le trentenaire est chez lui; et on partage son sentiment que la génération aujourd'hui aux commandes, habituée au "tout, tout de suite", sera certainement moins commode (comme je l'ai lu ailleurs, il faudra que les EMS changent leur programme musical et intègrent du fast food à leurs menus). Aux dernières nouvelles, Nick a décidé de mener une vie plus active, il a emménagé chez des copains en attendant de se trouver un logement propre et un "vrai" travail!
Ce soir, c'est le tour de Karolyne, une femme de 29 ans qui déteste et craint la vieillesse, de la découvrir de l'intérieur. Nous serons à un concert, mais je demande à des amis de la regarder pour moi et de l'enregistrer...
Adolescent, j'avais été très impressionné par la lecture d'un livre déjà ancien à l'époque, il remonte à 1959, Dans la peau d'un Noir (toujours disponible en poche), récit de l'immersion totale du journaliste blanc James Griffin du côté des victimes de la discrimination raciale dans le sud des Etats-Unis. Le propos de Trading Ages (échange de génération) est similaire, avec l'impact de la télévision en plus et, de surcroît, le meilleur de ce que peut donner la télé réalité: ce n'est pas un journaliste en mission que les moyens les plus avancés en matière de maquillage et de prothèses transforment en vieux, mais un jeune homme comme les autres.
Et à vrai dire Nick, le fil conducteur de la première partie, est une cas sociologique à lui tout seul: c'est un glandeur épanoui de 33 ans dont le beau sourire témoigne des bienfaits de la prospérité et de l'Etat providence. Vivant chez ses deux parents toujours mariés, il travaille à temps partiel dans un pub, ayant simplement décidé de prendre la vie du bon côté plutôt que d'aller à l'Uni etc. Avec la complicité de la grand-mère dont il est le petit-fils préféré, il découvre pendant un mois ce qu'est la vie des vieux entre eux (et c'est un peu là le problème), de centre de jour en virée dans une station balnéaire, de tombola en soirée récréative -- ou en vacances actives à apprendre le flamenco à Grenade. Avec lui, on se demande quelle est la part de la résignation morose, ou au contraire de la sagesse bienveillante, dans l'apparente joie de vivre des intéressés; on expérimente les pièges et tracas de la vie quotidienne, la cruauté des regards transparents lorsque le Nick septuagénaire fréquente les lieux dans lesquels le trentenaire est chez lui; et on partage son sentiment que la génération aujourd'hui aux commandes, habituée au "tout, tout de suite", sera certainement moins commode (comme je l'ai lu ailleurs, il faudra que les EMS changent leur programme musical et intègrent du fast food à leurs menus). Aux dernières nouvelles, Nick a décidé de mener une vie plus active, il a emménagé chez des copains en attendant de se trouver un logement propre et un "vrai" travail!
Ce soir, c'est le tour de Karolyne, une femme de 29 ans qui déteste et craint la vieillesse, de la découvrir de l'intérieur. Nous serons à un concert, mais je demande à des amis de la regarder pour moi et de l'enregistrer...