9.10.04
Irak, France, ONU et corruption
Peut-on espérer du Monde qu'ils fasse davantage que de répercuter une réaction d'orgueil national blessé ou des démentis individuels méprisants, mais qu'il mène sa propre enquête? Je veux croire que c'est ce qu'il fait (ou Libération voire même la nouvelle rédaction du Figaro si elle veut établir sa crédibilité) et qu'on en verra les résultats dans les prochains jours ou semaines. Mais je ne suis pas encouragé par le fait que Le Monde n'a jamais vraiment informé en détail ses lecteurs sur le scandale de la corruption du programme onusien "Pétrole contre nourriture" et des violations des sanctions prononcées contre l'Irak par le Conseil de sécurité au lendemain de l'intervention menée en 1991 pour faire cesser l'occupation du Koweit.
Pour revenir à l'article publié par Le Monde daté d'aujourd'hui sous le titre "La France dément les accusations de corruption du rapport Duelfer" (je ne trouve pas de lien), il faut déjà relever que, comme pour les armes de destruction massive, il faut s'attendre à plusieurs rapports successifs: il y a aussi une enquête en cours au Congrès américain, et l'enquête que l'ONU s'était enfin décidée à ordonner (une nouvelle commission Volcker). Le scandale lui-même a éclaté au grand jour déjà en 2003, si je me souviens bien, un blogueur comme Roger L. Simon l'a suivi et répercuté depuis le début.
Ce qui me fait trouver léger les démentis français, c'est leur caractère global, catégorique et interdépendant, comme s'il ne s'agissait que d'une insinuation calomnieuse et non d'accusations précises fondées sur des faits, dont l'aspect français n'est d'ailleurs qu'un volet: les intérêts américains, anglais ou suisses mis en cause seraient-ils eux aussi inventés juste pour le plaisir de donner un semblant de crédibilité à des éléments inspirés par la seule francophobie? Le nombrilisme parano devrait avoir des limites, et cela rappelle plutôt le nuage de Tchernobyl qui avait soi-disant épargné la France... Le démenti de Joxe notamment se garde bien de se référer à ce qui lui est précisément reproché: non pas une corruption personnelle mais d'avoir réceptionné un montant d'un million de dollars destiné au PS (parti du président et du premier ministre de l'époque, et l'on sait comment les partis français étaient financés alors).
Ce ne sont d'ailleurs pas "Duelfer" ou "les Américains" qui sont à l'origine des accusations, mais bien des documents irakiens: il faut penser aux archives de la Stasi en Allemagne de l'Est, mises au jour après la chute du Mur, pour trouver une véritable analogie. Même s'il faut faire la la part, avec ce type de source, des exagérations destinées à se valoriser auprès de la hiérarchie (le caractère menaçant des armes de destruction massive irakiennes...), cela mérite davantage d'investigation et pas seulement en Irak et aux Etats-Unis.
Pour revenir à l'article publié par Le Monde daté d'aujourd'hui sous le titre "La France dément les accusations de corruption du rapport Duelfer" (je ne trouve pas de lien), il faut déjà relever que, comme pour les armes de destruction massive, il faut s'attendre à plusieurs rapports successifs: il y a aussi une enquête en cours au Congrès américain, et l'enquête que l'ONU s'était enfin décidée à ordonner (une nouvelle commission Volcker). Le scandale lui-même a éclaté au grand jour déjà en 2003, si je me souviens bien, un blogueur comme Roger L. Simon l'a suivi et répercuté depuis le début.
Ce qui me fait trouver léger les démentis français, c'est leur caractère global, catégorique et interdépendant, comme s'il ne s'agissait que d'une insinuation calomnieuse et non d'accusations précises fondées sur des faits, dont l'aspect français n'est d'ailleurs qu'un volet: les intérêts américains, anglais ou suisses mis en cause seraient-ils eux aussi inventés juste pour le plaisir de donner un semblant de crédibilité à des éléments inspirés par la seule francophobie? Le nombrilisme parano devrait avoir des limites, et cela rappelle plutôt le nuage de Tchernobyl qui avait soi-disant épargné la France... Le démenti de Joxe notamment se garde bien de se référer à ce qui lui est précisément reproché: non pas une corruption personnelle mais d'avoir réceptionné un montant d'un million de dollars destiné au PS (parti du président et du premier ministre de l'époque, et l'on sait comment les partis français étaient financés alors).
Ce ne sont d'ailleurs pas "Duelfer" ou "les Américains" qui sont à l'origine des accusations, mais bien des documents irakiens: il faut penser aux archives de la Stasi en Allemagne de l'Est, mises au jour après la chute du Mur, pour trouver une véritable analogie. Même s'il faut faire la la part, avec ce type de source, des exagérations destinées à se valoriser auprès de la hiérarchie (le caractère menaçant des armes de destruction massive irakiennes...), cela mérite davantage d'investigation et pas seulement en Irak et aux Etats-Unis.